Le Sénégal
Le Sénégal a été le premier pays où je me suis rendue seule, avec ma valise et quelques bouquins. J’ai passé la majorité de mon temps dans la ville de M‘bour. Loin de l’effervescence de Dakar (à voir sur Dakar), j’ai trouvé l’ambiance de M‘bour à la fois reposante et revigorante.
Aujourd’hui, en créant une série d’illustrations dédiées à ce pays que j’aime tant, je me suis replongée quelques années en arrière dans mes jolis souvenirs que m’a offert le pays de la Teranga. Les couleurs, les matières, les odeurs, les paysages… La douceur des couchers de soleil sur la plage, l’agitation du marché, les bruits ambiants, une langue étrangère. Si vous avez déjà visité le Sénégal, mes petites illustrations vous rappelleront sûrement des souvenirs. Si ce n’est pas le cas, laissez-moi vous accompagner et vous raconter les petites anecdotes derrière le dessin.
Les femmes
Et quelles femmes ! J’ai eu la chance de n’être entourée que de personnes incroyables durant ce voyage.
En dessinant, ces portraits, je repensais à l’une de mes amies en particulier. Elle m’inspirait tellement, de par sa détermination, son humour, sa manière de prendre les choses avec recul. Nous avions le même âge, et je la trouvais déjà tellement plein de sagesse.
Une autre femme qui m’a aidé à me remettre les idées en place n’est autre que la maman de cette fameuse amie. Une force incroyable émane d’elle, autant que sa douceur. Elle m’a beaucoup apporté durant mon séjour. Lors de nos longues discussions sous l’arbre devant la maison, je répondais sans le savoir à des questions que je ne me posais même pas. Et puis, je pense que voir une jeune toubab seule a éveillé en elle son coeur de maman protectrice.
J’ai profité de mon séjour pour apporter mon aide durant quelques jours à une pouponnière. C’est dans cet établissement que j’y ai rencontré les tatas. Femmes généreuses qui s’occupent de jeunes enfants. Elles donnent sans compter, beaucoup, simplement.
Le Baobab
Ah les fameux baobabs, que l’on voit de très loin. Un des emblèmes du Sénégal. Lors de mon excursion dans le Sine-Saloum, région incroyablement belle, j’ai eu l’occasion d’entrer dans un baobab (oui je vous promets que c’est possible, regardez ici). Je vous avoue que j’ai dû faire preuve de beaucoup de souplesse pour y arriver.
C’était la première fois que j’entrais dans un arbre, c’est même improbable de l’écrire aujourd’hui. L’intérieur y était étrangement assez vaste, nous étions même plusieurs à être entré. En levant la tête, des chauves-souris suspendues se reposaient. Le guide me raconte que des bandits venaient s’y réfugier afin d’échapper aux autorités et que je marche sûrement sur leurs ossements (d’autres légendes ici). Quel frisson ! Si vous avez l’occasion, entrez-y ! (Je le déconseille fortement aux claustrophobe.).
Les cauris
Quand j’étais enfant, mes amies me ramenaient toujours des petits cadeaux «du bled». Parmi les ensembles traditionnels, les djembés miniatures, les flacons de musc, il y avait les incontournables colliers et bracelets de perles. Bien évidemment, c’était Noël en été pour moi. Sur les bijoux, on pouvait très souvent y retrouver des cauris, coquillages ovales beige ou blanc, presque dotés de petites dents (un article intéressant ici). Dans mon esprit, ce coquillage fait partie du paysage sénégalais. Alors quoi de plus logique que de le représenter dans cette série d’illustration ?
En parlant de coquillages, connaissez-vous Joal-Fadiouth ? C’est une petite île, surnommée l’île aux coquillages, car son sol en est jonché. Littéralement. Un des habitants m’a raconté que, il y a très longtemps, après les avoir ouverts, les femmes jetaient les coquillages vides au même endroit. Au fil du temps, l’accumulation de ces petits écrins nacrés est devenu si grand, si large, qu’il a été possible d’y construire habitations, petits commerces… J’ai adoré écouter les histoires de mon guide, d’ailleurs, si vous y êtes de passage, demandez Pascal, vous ne le regretterez pas!